Bagaméri Zsuzsanna pour le site de AHEF:
Alors ma première question: Comment l’idée de base est née? C’était une toute première édition.
Qui a eu l’idée d’organiser cette formation et pourquoi au Lycée Kölcsey ?
Lotfi Éva, une des organisatrices de la formation:
L’idée est née à l’Université d’été , l’université édition 2014 finalement. C’est parce qu’on a constaté que c’éta it des collègues dont on a appris le plus. J’ai suivi une formation plutôt bonne, mais ce que j’ai trouvé le plus enrichissant, c’était les contacts avec les collègues. Des petits jeux, les petites pratiques de tous les jours, c’était pas des choses immenses, évidemment.
Alors l’idée de base était de faire une rencontre entre collègues. Et pourquoi ici?
J’ ai toujours pensé que le Lycée Kölcsey devrait étre un noyeau de formation, il ne l’est pas encore, de l’enseignement de français en Hongrie, prace que c’est quand-même ici qu’on assure le plus grand nombre et la plus grande variété de cours.
A l’ouverture de la formation notre directeur a cité des chiffres sur le nombre des cours par semaine, par an, sur le nombre des profs de français, et aussi sur le nombre des professeurs qui ont fait leurs études ici, au Kölcsey, par exemple.
B.Zs. :
Je me rapelle, au moment de la création des classes bilingues aussi, c’était le Kölcsey qui a donné le rythme, donc je comprends entièrement à quoi tu fais allusion.
L.É. :
Voilà d’où vient l’idée de redorer le prestige de Kölcsey, de plus sur le plan pratique c’est une institution qui a une bonne position géographique, à la proximité du centre, équipée d’un bon nombre de salles de classe, etc. Une troisième idée importante c’était d’inviter les collègues et pas seulement ceux des écoles bilingues. s
B.Zs. :
Tu penses aux collègues des lycées qui ont introduit l’ensignement intensif du français pour une année spécifique dite Nyek (classe préparatoire linguistique) ?
L.É. :
Non, pas du tout, je pense par exemple à la collègue de Berettyóújfalu, où elle est la seule enseignante du lycée à enseigner le FLE. Elle n’a pas la possibilité de partager ses expériences avec qui que soit. Et pour ces profs-là, c’était vraiment une possibilité extrêmement importante. Par exemple, dans mon atelier à moi, il y avait une collègue qui a dit qu’il leur faudrait beaucoup plus d’occasions de parler et partager parce qu’elles sont seules.
B.Zs. :
Je dois encore poser une question qui a suscité des polémiques. Pourquoi avez choisi le hongrois comme langue officielle de la formation?
L.É. :
Il y a eu plusieurs raisons, il n’y avait pratiquement que des profs hongrois, hongroises plutôt et j’aurais trouvé un peu curieux de parler entre nous en français. Quand il y a des Français, c’est normal de parler français, mais je ne trouve pas naturel ça entre collègues hongrois. Deuxièmment, une chose encore plus importante, j’ai participé à pas mal de formations où j’ai vu des profs qui ne voulaient pas s’exprimer parce qu’ils avaient peur de faire des fautes devant les autres collègues ou ils ne maîtrisaient pas suffisamment bien ce méta-langage didactique en français, etc. Elles étaient complexées devant les autres , pourtant tout le monde fait des fautes. Mais cette fois, on voulait que tout le monde puisse s’expimer, partager ses problèmes, ses succès sans obstacles.
B.Zs. :
Était-il facile d’intégrer les collègues dans le projet? Combien vous étiez dans l’équipe d’organisation?
L. É. :
Les collegues du Lycée Kölcsey? Mais oui, il y avait pratiquement tous les profs de français. C’était un travail d’équipe et on a inventé ensemble les ateliers, en tout cas, les grandes lignes. On voulait que cela soit essentiellement un vrai partage et que les collègues qui participent, repartent avec un matériel à la main, avec quelque chose qu’ils ont fait ici. Et cela n’est pas encore entièrement terminé, parce que les animateurs d’atelier doivent encore envoyer le matériel élaboré, le fruit de leur travail en commun.
B.Zs. :
On peut dire avec justesse que cette occasion de formation était un succès, pensez-vous donner une suite à cette première occasion?
L. É. :
J’espère bien, parce que je pense que cela a été une très bon début, et que cela serait super de continuer, ici au Lycée Kölcsey ou ailleurs. Mais je pense que notre lycée est facilement accessible, il n’y a pas de frais de location, etc.
B.Zs. :
L’IFB a-t-il participé à l’organisation, ou au financement de cette formation?
L. É. :
L’Institut Françias de Budapest et la Fondation de notre école (Kölcsey Ferenc Gimnázium Közhasznú Alapítvány) ont financé le repas de midi. Au début, c’était l’Institut qui s’est chargé du financement du repas, mais on a dépassé le nombre de participants prévus, il fallait demander de l’argent de la Fondation du lycée et on a reçu une toute petite somme d’argent du KLIK également. On n’avait pas la force de fouiller encore et trouver d’autres possibilités, mais pour la prochaine fois on pense à contacter des entreprises françaises instalées en Hongrie, par exemple. Et n’oublions pas le rôle de l’Association Hongroise des Enseignants de français qui nous a aidé à établir des listes, à la base desquelles on a pu inviter les participants. De plus, par le biais du groupe pilote franciaoktatas notre formation a été reconnue en tant que formation accréditée, donc les participants ont reçu des points. Le KLIK aurait pu payer le déplacement des collègues, on fera tout pour que cela soit ainsi la prochaine fois.
B.Zs. :
Comment tu as trouvé l’ambiance de la formation ?
L. É. :
Il faudrait que tu demandes cela aux participants.
Mais pour moi, c’était un vrai échange, les ateliers donnaient une bonne base pour les discussions, pour le partage, et on a abouti à quelque chose, et je pense que cela est dû au fait que l’on parlait en notre langue maternelle. Il faut dire, si le formateur est français, il faut parler françias, mais entre nous, partager des pratiques de classse, c’est plus simple en notre langue maternelle. Et c’est ce qui a été une différence en comparaison avec l’Université d’été et les journées pédagogiques de l’Association
B.Zs. :
Les formateurs étaient-ils uniquements des profs de Kölcsey?
L. É. :
Uniquement, et c’était aussi notre choix, on ne voulait pas d’intervenants de l’extérieur , c’était pour signaler que nous sommes tous profs, l’un n’est pas plus intelligent que l’autre et c’était une excellente base pour discuter entre nous.
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